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Fonds Laurenç Revèst - Enquêtes linguistiques occitanes
Revest, Laurent (1981-.... ; linguiste). Enquêteur

Présentation du fonds

Le fonds Laurenç Revèst est axé sur deux aires géographiques.

1- La principale partie est consacrée au dialecte occitan vivaroalpin en général, plus précisément aux parlers alpins de cet ensemble. Il déborde par moments dans le reste de l’ensemble occitan (provençaloniçois principalement) ou dans d’autres langues latines (ligurien-génois principalement).

Le vivaroalpin est un dialecte de confins. Dans l’est de l’Occitanie linguistique (pas la région administrative Occitanie Pyrénées Méditerranée), la partie orientale et septentrionale de l'occitan est historiquement mal appréhendée. Le vivaroalpin est situé entre des dialectes d’oc : au sud il est contigu sur toute sa longueur au provençal dont le niçois (sud-occitan), à l’ouest il jouxte sur sa longueur l’auvergnat, au nord et à l’est il touche d’autres langues (francoprovençal, et piémontais, ligurien-génois dont monégasque). La connaissance incomplète de ses caractères fait dire à NAUTON (1974) que ses traits ressemblent beaucoup à ceux de la langue francoprovençale, de sorte qu'il qualifie la partie vivaroalpine qu’il a étudiée, de zone annexe, de marge, sous le terme peu compréhensible d’« amphizone ». Le vivaroalpin trouve parfois des rapports d'infériorité, urbaine (villes impliquant des lieux de visibilité, d’enseignement) ou médiatique (dynamiques en matière de publications, radio, tv) avec ses voisins, qu’ils soient occitans ou non. C’est le cas de la relation entre d’un côté le vivaroalpin et de l’autre le sud-occitan (provençaloniçois), et c'est encore le cas de la relation entre vivaroalpin et piémontais (piemontèis).

Lors de ses études en linguistique à l’université de Nice, à partir de l’année 2000 Laurenç Revèst part pour un travail de titan, micro en main pour collecter -commune par commune- la parole occitane et ses limites, limite de langue (occitan, non occitan), limite de dialectes (vivaroalpin et autres) à partir d’un questionnaire établi pour révéler les critères linguistiques établissant les caractéristiques du dialecte occitan vivaroalpin, dans sa partie alpine. Parfois l’oralité très à l’aise du locuteur, guidée par le questionnaire, laisse la place au discours libre en langue. Tant que la langue est présente et illustre aussi sur le fond les objectifs.

Le goût de l’oralité occitane et de l’enregistrement lui vient d’enregistrements familiaux déjà réalisés dans sa famille durant les années 1970 et de l’envie de sauver la langue occitane. La langue occitane existe, la preuve au vu du nombre de personnes la parlant encore aujourd’hui et enregistrées. 

Son premier village enquêté est celui de Bairols dans la vallée de la Tinée (dont un livret sur la toponymie est sorti, voir la version numérique sur Occitanica).

Travaillant comme pigiste pour l’émission Vaquí sur France 3 en 2005-2006, il profite aussi des émissions pour enquêter en parallèle (France, Italie).

Tout d’abord sur support cassette audio à bande magnétique puis sur support Mini Disc Sony. Ensuite sur carte mémoire depuis un enregistreur Zoom et parfois en se servant du téléphone portable comme enregistreur vocal. La plupart du temps cela s’est déroulé au domicile des occitanophones, plus rarement par enregistreur téléphonique à distance. Accompagné de retranscriptions papiers.

Une partie des sons numériques natifs des enquêtes des Hautes-Alpes, est perdue suite au vol de son matériel d’enregistrement, ordinateur et disque dur lors d’un arrêt aux Crots, au lac de Serre-Ponçon en 2009. Cette partie n’est pas comptabilisée parmi le nombre de sons présents dans le fonds mais peut se retrouver dans les retranscriptions papiers.
Une partie des retranscriptions papiers a été détruite lors d’un dégât des eaux. Le reste a été numérisé.

C’est un travail de fourmi, peu visible et qui prend énormément de temps. Très riche mais parfois en décalage avec le discours sur la langue, tant au niveau institutionnel, qu’associatif. Si bien que certains qui ne le voyaient pas souvent lui ont parfois dit « oh vous étiez passé où ? On vous croyait mort ! ». Il roule beaucoup et travaille à la rencontre des locuteurs d’occitan naturels. Dans les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes Alpes mais aussi ponctuellement dans le sud de l’Isère occitane, des localités limitrophes en Drôme, Vaucluse, en Piémont occitan mais aussi en région Ligurie et en Principauté de Monaco.

Ces enquêtes constituent les annexes de sa thèse, retranscriptions de ses enregistrements publiées grâce à l’Académie des langues dialectales de Monaco (ALDMc - Académie des Langues Dialectales, Monaco). Le début de ces enquêtes a donné lieu à des publications papier :
- tome 1 de 2009 : «Caractéristiques linguistiques de l’alpin (ou gavot) maritime du pays mentonnais et des vallées des Paillons (suivi d’une anthologie d’ethnotextes de toutes les
communes de cette aire)»,

- tome 2 de 2012: «Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime de la basse vallée du Var et de la vallée de l’Estéron, suivi d’une anthologie d’ethnotextes de
toutes les communautés de l’aire»,

- tome 3 de 2022: «Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime d’Utelle, vallée de la Vésubie, en rapport des communes voisines, accompagnées d’une anthologie
d’ethnotextes»,

- tome 4 à paraître (en attente) : I- Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime de la vallée de la Vésubie, du sud de la vallée de Tinée et de la moyenne vallée du Var jusqu'à Touët, accompagnées d’une anthologie d’ethnotextes de toutes les localités de ces vallées. Et II- Caractéristiques linguistiques de l’occitan alpin (ou gavot) maritime de Venanson, de la vallée du Var à partir de Puget-Théniers jusqu'au pays d'Annot.

2- La seconde partie est consacrée à la zone de rencontre entre languedocien (oriental et cévenol) et provençal (vaunageol), plus précisément.

Il s’agit de deux moments. La période où Laurenç Revèst est encore étudiant à l’Université Paul Valéry à Montpellier en 2001-2002 et 2002-2003 aboutissant à une Maîtrise d’Occitan. 
Puis lorsqu’il est affecté professeur certifié d’occitan dans l’académie de Montpellier en 2014-2015.
Ce sont des enquêtes réalisées à cheval sur la limite réelle entre languedocien et provençal, pour la plupart dans le Gard, plus à l’est que ce qui est souvent montré (le Vidourle) lorsque l’on cherche de rares cartes, faites par des associations, sur ce secteur.

Pour ces deux parties, à travers près de 900 personnes enquêtées, témoins sonores uniquement en langue du pays, l’occitan pour la majeure partie donc, ce sont près de 800 enregistrements constituant ce fonds. Des enquêtes qui révèlent le quotidien de ces territoires et de cette langue vivante mais toujours non officielle en Europe au début du XXIème siècle.

Présentation de Laurenç Revèst

- 1997, 1998, 1999 Prix Escola nissarda felibrenca de Bellanda, Nice
- 1998 e 1999 Prix Region Provença-Alps-Còsta d’Azur/ Unioun Prouvençalo, Marseille
- 2002 Prix Aran de Literatura, Vielha (Val d’Aran)
- 2005 Prix de la Vocacion Provençala, Fondacion Vouland, Avignon

Monégasco-français, il commence ses études post bac à l’Université de Nice-Sophia-Antipolis en 1999 dans l’ancien département de Langue d’Oc de la Faculté des Lettres de Nice. Puis part deux années à l’Université Paul Valéry de Montpellier et rentre finir son cursus d’étudiant-chercheur dans les Alpes parmi le laboratoire CNRS du département de Sciences du Langage à la Faculté des Lettres de Nice. Il collabore à l’opération de sonorisation de l’Atlas Linguistique de Provence (ALP). De 2004 à 2007 il est chercheur soutenu par l’Association pour le Développement de l’Enseignement et des Recherches- région Provence-Alpes-Côte d’Azur (ADER PACA) avec l’Écomusée du Pays de la Roudoule -Terre Gavote.

Parmi ses collaborations, citons en 2003- 2004 sa participation à l’Étude communale de Guillaumes « Barels »
- suivi des dossiers techniques pour la partie
méthode de construction, du social et du patrimoine ;
- Recherches bibliographiques, contact d’informateurs ;
- Collectages sonores, analyses et présentation
Conseil Général des Alpes-Maritimes, Écomusée du Pays de la Roudoule, consultable sur le site Alpes Azur Patrimoines

En 2014 pour les références vivaroalpenc et niçard de l’ouvrage Apprendre l'occitan – Assimil de QUINT Nicolas.
Ou encore en 2019, il participe à l’élaboration des critères graphiques, varietat occitan vivaroalpenc, pour le Detector de varietat de Lo Congrès


Docteur en Linguistique depuis 2009, sa thèse est intitulée « Le dialecte occitan alpin : aire d'extension et caractéristiques linguistiques » sous la direction de Jean-Philippe Dalbera.
Voir les informations sur le portail theses.fr

Il devient ensuite professeur Certifié d’Occitan. Tout d’abord affecté dans le Gard et enseignant l’occitan languedocien et provençal, il enseigne depuis l'occitan vivaroalpenc dans les Alpes-Maritimes, en lycées et collèges à Menton, Beausoleil,  Roquebrune-Cap-Martin et en collège à L’Escarène.

Laurenç Revèst est Président d'honneur du Centre Culturel Occitan País Nissart e Alpenc et fondateur de la web radio Nissa pantai associée à Ràdio Lenga d’Òc Montpelhièr- Nissa.

Membre fondateur du Conselh de la Joventut d’Òc, membre de l'IEO et du Felibrige, de l’Associacion Internacionala d’Estudis Occitans (AIEO), de l’Écomusée du Pays de la Roudoule, de la Société d'art et d'Histoire du Mentonnais (SAHM), conseiller de l’Académie des Langues Dialectales de Monaco (ALDMc) il a publié un numéro spécial « Diaspora occitane » en 2004 aux éditions Lo Lugarn.

En 2007 il publie un recueil de textes occitans, historiques et contemporains, sur Garibaldi : Nice et l'Occitanie par Garibaldi - anthologie garibaldienne d'Oc (1859-2007), éditeur SERRE.

En 2021 une série de récits occitans vivaroalpins : De valaias en valaas - 20 còntes vivaroalpencs, dals Alps de Gavotina, de mar en soms, IEO PACA éditeur.

La même année une histoire en monégasque : Nipal - sturiëte d'u lapinotu fürbu, éditeur EGC.

Il collabore également avec des médias de langue occitane comme Jornalet, Aquò d'Aquí, Sapiença et écrit des poèmes et des nouvelles pour les revues comme Òc, Reclams, Gai Saber, Diu Negre, Minutinas. Comédien occasionnel dans "Malaterra" de Carrese en 2003, "Mistral" de Belmon en 2004, "Garibaldi" de Passuello en 2007, il a également été animateur sur France 3, dans l'émission en langue d’Oc "Vaquí".

Il poursuit la publication de ses analyses linguistiques via la retranscription de ses enregistrements en ethnotextes (édition de la suite prévue actuellement à l’Académie des Langues Dialectales (Monaco) - ALD).

Une partie de ses recherches est numérisée sur Occitanica

Description du fonds

Dates extrêmes :
2000-

Langues représentées dans le fonds :
Occitan vivaroalpin (mais aussi provençaloniçois), à la marge ligurien-génois dont monégasque
Occitan provençal, à la marge occitan languedocien


Importance matérielle : 
Environ 800 enregistrements (cassettes audio, minidiscs puis numérique natif)

Accroissement :
Fonds ouvert

Pour le consulter :

Fonds consultable sur place uniquement 

Conditions de reproduction :

Reproduction non autorisée

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Narioo, Gilabert (1928-2024)
CIRDOC - Institut Occitan de Cultura

Gilabert (Gilbert) Narioo (1928-2024), figure majeure de l’étude et de la transmission de l’occitan de Béarn et Gascogne, nous a quittés le 6 avril dernier à l’âge de 95 ans.

Né à Balansun (Béarn, Pyrénées-Atlantiques) dans une famille paysanne, son activité professionnelle dans l’industrie de l’aluminium le conduit dans divers pays d’Europe et d’Afrique, sa sensibilité linguistique se développant d’autant.

Membre de l’association Per Noste section Béarn-Gascogne de l’Institut d’Études Occitanes fondée par Roger Lapassade en 1960, il en devient à son tour le président durant 25 ans. Avec ses amis Michel Grosclaude, Robert Darrigrand, Daniel et Gérard  Lavignotte, il est ainsi l’un des principaux contributeurs de la revue País Gascons, tout particulièrement l’auteur de centaines de points de langue dans la chronique “Parlar plan” compilée en 2017 dans un ouvrage éponyme. Transmetteur infatigable, tour à tour auteur, correcteur et conseil linguistique mobilisé pour toutes les aventures emblématiques, éditoriales et radiophoniques, de Gascogne : Chronique Vent de castanha de La République des Pyrénées, Radio País, La Setmana, Papagai, Gilabert Narioo enseigne également durant plus de vingt ans le gascon et le languedocien pour les cours par correspondance du Collègi d’Occitania de Toulouse. Cette activité pédagogique trouve une transcription dans la plupart des ouvrages didactiques des années 1980 aux années 2000. Il publie ainsi avec son ami Michel Grosclaude le Répertoire des conjugaisons occitanes de Gascogne, collabore aux méthodes d’apprentissage de Michel Grosclaude puis de Patric Guilhemjouan, aux différents lexiques et dictionnaires tels Lo Civadòt.
Puis, soixante-dix ans après le Dictionnaire de Palay, il est un pilier de la publication du Diccionari Francés-Occitan de Per Noste comptant aujourd’hui de 50.000 entrées.

La figure de Gilabert Narioo est encore indissociable des premiers pas de la Nouvelle chanson occitane de Gascogne, le mentor linguistique du jeune trio Los de Nadau fondé en 1973 et l’auteur de leurs premières chansons, un compagnonnage qui se poursuivra tout au long de leur carrière.
Auteur polygraphe, son œuvre est également littéraire : pièces de théâtre (S’aví savut, Lo crit do còr, L’Alemanda…) poèmes (La Mar de Corintia…).

Découvrir l'intervention de Gilbert Nariòo à l'émission Escrivans ici.

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Gonzalès, Eric (1964-2023)
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Éric Gonzalès est décédé le 26 mai 2023.

Né en 1964 à Pau, ce “fils de Gélos” dans l’Agglomération paloise, issu d’un milieu occitanophe, aura consacré sa vie à la création littéraire et à l’étude de la langue occitane de Gascogne.

Il entre en littérature dans les années 1980 avec diverses nouvelles parues dans la revue Reclams de l’Escòla Gaston Febus dont il devient, en 1996, le rédacteur en chef, et dans País Gascons de l’association Per Noste.

Son premier roman L’òrra istoèra d’un hilh de Gelòs (éd. IEO-PerNoste, 1996 ; éd. Reclams, 2021) marque la littérature occitane de Gascogne par son originalité et sa modernité. Il est couronné par le grand prix de littérature occitane Joan Bodon en 1997. Ce roman sera suivi entre autres par Isabèu de la valea (éd. Reclams, 2000), Entermiei lordèras (éd. Per Noste, 2007), Arantxa (éd. Reclams, 2014), et des traductions dont L’hygiène de l’assassin d’Amélie Nothomb (éd. Per Noste, 2009).

Eric Gonzalès a étudié et enseigné l'histoire. Professeur certifié d’occitan-langue d’oc il enseigne cette langue dans divers établissements. Il s’attache également à la connaissance de la langue occitane depuis son adolescence “remplissant cahiers sur cahiers de mots et expressions idiomatiques” (S. Javaloyès) qu’il recueille patiemment. Il avait ouvert le chantier d’un dictionnaire et d’une grammaire référentiels de l’occitan gascon et travaillait toutes ces dernières années comme expert linguistique et traducteur, notamment auteur du wiki de grammaire publié par Le Congrès Permanent de la Langue Occitane.

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Amont, Marcel (1929-2023)
CIRDOC- Institut occitan de cultura

Biographie synthétique de Marcel Amont, pour sa contribution à la chanson occitane


Cet hommage n'évoque pas tant la vedette internationale de music-hall que l’amoureux du gascon, pionnier pour l'expression artistique de l'occitan.


Né Marcel Miramon à Bordeaux en 1929 de parents issus de la Vallée d'Aspe, Marcel Amont rencontre le succès à Paris comme chanteur de cabaret. Ami et collaborateur des grands noms de la chanson française (Edith Piaf, Charles Aznavour, Georges Brassens) mais aussi de la nouvelle génération (Maxime Le Forestier, Alain Souchon, Aldebert), il n'a jamais cessé de donner des concerts et s'est produit sur scène jusqu'à ses 90 ans. 


Il participe aussi à des émissions télévisées, joue au cinéma et écrit des livres, en particulier sur son identité gasconne et ses souvenirs.

Les Chansons de la vallée d'Aspe, du Béarn et des Pyrénées, produit en 1963 chez Polydor, est un disque précurseur, précédant la fondation du Festival de Siros et le développement des grandes collectes revivalistes de la chanson traditionnelle occitane.

Marcel Amont redécouvre le béarnais à la mort de sa mère, "tout d'un coup" en 1976. Dès lors, il publie des disques ainsi que des livres qui témoignent de son attachement à ses origines. 


Discographie sélective: 


Chansons de la vallée d’Aspe, du Béarn et des Pyrénées, 1963 

Marcel Amont canta en biarnès, 1979

Marcel Amont conta en biarnès, 1981

Camarade vigneron, Un rayon de soleil, 1980

La Hestà!, 1981

Marcel Amont canta los poètas gascons, 1983, réédition Radio Païs 1997


Bibliographie sélective : 


Les plus belles chansons de Gascogne, éd. Sud Ouest, 2006

Comment peut-on être gascon! , éd. Atlantica, 2001

Préface de l’Anthologie de la chanson béarnaise d’André Hourcade, éd. Monhélios, 2006



En 1982, France 3 lui consacre une émission, “Marcel Amont chante en béarnais”, dans laquelle il évoque aussi les difficultés économiques des vallées et les évolutions du monde rural.


Rendant hommage aux poètes tels Jacob de Gassion (XVIe s.), Xavier Navarrot ou Simin Palay dans son disque Marcel Amont canta los poètas gascons, il s'intéresse aussi au répertoire populaire traditionnel comme en témoigne le recueil des Plus belles chansons de Gascogne. Son œuvre et son engagement en faveur de l’occitan du Béarn lui ont valu de recevoir le prix Cap e Tot de l’Institut Occitan en 2005 et d’être reçu membre d’honneur à l’Académie de Béarn (lire ici son discours d’intronisation). 


Il défendait les langues régionales dès qu'il en avait l'occasion, jusqu'à faire chanter le public en béarnais lors des tournées "Âge tendre et tête de bois". Marcel Amont est décédé le 8 mars 2023.

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Les halhars dans les Pyrénées occitanes
CIRDOC - Institut occitan de cultura
Dans les Pyrénées centrales (versants français, espagnol et andorran), les feux de la Saint-Jean s'allument tous les ans, traditionnellement durant la nuit du 23 au 24 juin. A la tombée de la nuit, les habitants de Catalogne, d’Aragon et d'Andorre descendent avec des torches allumées depuis les sommets des montagnes vers leurs villages, mettant le feu à tout un cortège de feux de joie préparés de façon traditionnelle. Tandis que dans le secteur occitan des Pyrénées, un arbre (généralement un sapin ou un hêtre) est abattu, fendu avec des coins puis mis à sécher jusqu’à l’embrasement lors de la Saint-Jean. Cet arbre travaillé et parfois couronné d’un bouquet de fleurs porte le nom de “brandon” (francisme) ou “eth har/halhar” (dans sa variante gasconne).
Haro de Les (Val d'Aran) - © Mathilde LamotheHaro de Les (Val d'Aran) - © Mathilde Lamothe

En Comminges et Barousse, un recensement actualisé et précis des communes françaises réalisant le brandon/halhar est en cours : il a permis d’identifier au moins 87 villages qui réalisent encore ce type de feu de la Saint-Jean dans deux départements (Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne). Cet état des lieux permet d’identifier le dynamisme de la pratique, en soulignant des modèles d’organisation récurrents (la commune prend souvent en charge l’achat et le travail de l’arbre, tandis qu’une association s’occupe de la partie animation de la fête) et des innovations comme des systèmes de « feux tournants » qui alternent entre plusieurs communes.

© Matèu Bares© Matèu Bares© Matèu Bares

Les fêtes liées aux feux de la Saint-Jean sont considérées comme une opportunité de régénérer les liens sociaux et de renforcer les sentiments d’appartenance, d’identité et de continuité des communautés, d’où leur célébration accompagnée de repas de groupe et de chants et danses traditionnels. Parfois, des fonctions spécifiques sont attribuées à certaines personnes : dans certaines communes, c’est le maire qui a la charge d’allumer le halhar/brandon de la Saint-Jean, ailleurs, c’est un prêtre qui l’allume ou le bénit. Autrefois, dans certains villages, le dernier couple nouvellement marié devait allumer le feu ou sauter par-dessus les flammes.

Juzet-de-Luchon (Haute-Garonne) - © Patricia Heiniger-CasteretLuchon - © Patricia Heiniger-CasteretCierp-Gaud (Haute-Garonne) - © Patricia Heiniger-CasteretSarp (Hautes-Pyrénées) - © Patricia Heiniger-Casteret

Prometheus : Le projet des fêtes du feu

Le 1er décembre 2015, l’UNESCO a inscrit les “Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées” sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Suite à cette reconnaissance, le projet PROMETHEUS vise à valoriser le patrimoine commun d’Andorre, d’Espagne et de France, les trois pays concernés par cette inscription.

Le projet a pour objectif de transférer à la société les connaissances générées par le processus de recherche universitaire autour des “Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées” à travers des actions de formation et de sensibilisation (malette pédagogique, musée virtuel, signalétique territoriale, etc.), à destination des institutions publiques, des associations et des entreprises du secteur culturel du territoire transfrontalier.

L’Ethnopôle CIRDOC-Institut occitan de cultura est impliqué dans PROMETHEUS tant dans la coordination d’acteurs du versant occitan des Pyrénées, la mobilisation de ressources documentaires que dans leur valorisation numérique.

Le portail du projet

© CC Neste-Barousse
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Louis Dufréchou : un prisonnier béarnais en Allemagne
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Le fonds "La voix retrouvée des Poilus"

Le fonds "La voix retrouvée des Poilus" est aujourd’hui conservé au Lautarchiv de l’Université Humboldt de Berlin et a reçu le statut de Mémoire du monde par l’Unesco.    
Ce programme d’enquêtes mené par la Königlich Preussische Phonographische Kommission (Commission phonographique royale prussienne), créé en 1915 et tenu secret durant tout le conflit, visait à l’enregistrement de la diversité linguistique et culturelle des soldats des armées alliées (250 langues et cultures).    
Parmi les 200 documents enregistrés auprès des prisonniers de l’Armée française l’on recense environ 70 occitans : auvergnats, gascons de Béarn, de Bigorre et du Médoc ; languedociens, limousins, nissarts et provençaux.

Louis-Auguste Dufréchou


Louis-Auguste Dufréchou est né le 25 novembre 1889 à Pau (64) de Jean Dufréchou, charpentier de métier, et Anne Touret, mère au foyer.

Après l’obtention de son brevet d’instruction primaire, il s'oriente vers le métier de peintre publicitaire.

Il rejoint le corps militaire à l’âge de 21 ans le 5 octobre 1910 en tant que soldat de 2ème classe et est enregistré sur la liste du canton de Pau. Le 30 septembre 1911, il est intégré au sein des soldats sapeurs, c’est à dire un régiment de militaires chargés de construire les souterrains au front, permettant de renverser les édifices ou les tranchées ennemies.

Le 2 août 1914, il répond à l’avis de mobilisation générale et le jour suivant il est confié aux armes au sein du 18ème régiment d’infanterie.

Le 21 septembre 1914, le 18ème régiment d’infanterie reçoit l’ordre de se rendre sur le Chemin des Dames au nord d’Oulches (02) pour s’opposer à l’avancée des Allemands dans cette zone du front. Après avoir repoussé avec succès cinq contre-attaques allemandes, le régiment doit battre en retraite. C’est au cours de cette manœuvre que Louis-Auguste Dufréchou disparaît et est emprisonné par les Allemands au camp de Niederzwehren dans le district de Kassel en Allemagne.
C’est durant son emprisonnement que la Commission phonographique royale prussienne enregistre son interprétation de trois chants en béarnais : Beròja flor (“Belle fleur”), Beròi chantur ("Beau Chanteur") et surtout le célèbre Bèth Cèu de Pau ("Beau Ciel de Pau").
Louis-Auguste Dufréchou, au premier rang, 2e en partant de la droite.
Ce n’est qu’au sortir de la Première Guerre mondiale, le 2 janvier 1919, qu’il est enfin rapatrié en France.

Après la guerre, il se retire à Pau et se marie avec Marie Eulalie Labartette le 19 novembre 1920. Il est administrativement dispensé de toutes obligations militaires le 15 octobre 1938.

Louis-Auguste Dufréchou décède au domicile familial à Pau, en 1940, à l’âge de 51 ans.
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Jardin deys musos provensalos / Claude Brueys
Brueys, Claude (1570-1650)

On ne sait pas grand chose de l’Aixois Claude Brueys, sinon qu’il est l’auteur de plusieurs comédies et de nombreux poèmes de circonstances, qui furent rassemblés en deux volumes, en 1628. 

Editions 

Aix-en-Provence, Musée-Bibliothèque Paul Arbaud, cote R51

Avignon, Bibliothèque Ceccano, Fonds Ancien, 8° 25229 (1) et 8° 25229 (2) 

Toulouse, Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine, Num. Res. D XVII 296 
En ligne sur Gallica 

  • édition de 1665 

Lou Jardin deys Musos provençalos. Ou recueil de plusieurs pessos en vers provençaus, recuillidos deys obros deys plus doctes poëtos d'aquest pays.[Marseille] : [C. Garcin], 1665, 386 p. : fig. gr. s. b ; in-12°, Toulouse, Bibliothèque d’étude et du patrimoine, Res. D XVII 297 

voir la notice Occitanica et la numérisation en ligne

  • édition de 1843 

voir la notice Occitanica

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La perlo dey Musos et coumedies provensalos / Gaspard Zerbin
Zerbin, Gaspar (1580-1640)

Les différentes éditions :

Paris, Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-YE-3262
En ligne sur Gallica

Toulouse, Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine, Num. Res. D XVII 654 
En ligne sur Gallica 

Aix-en-Provence, Bibliothèque Méjanes, Fonds Patrimoine in 8 09735

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les "sources cathares"
CIRDOC-Mediatèca occitana

La quasi-absence de sources directes sur la dissidence dite cathare est certainement à l’origine d’une partie des élucubrations développées depuis le XIXe siècle. 

En outre, les sources les plus nombreuses sont celles des adversaires : ce sont les documents de l’Inquisition (les dépositions enregistrées par les juges, dont quelques recueils entiers sont conservés, et les manuels de l’inquisiteur, comme celui, fameux, de Bernard Gui) et les traités antihérétiques, comme celui composé par Durand de Losque vers 1220. 

On dispose néanmoins de deux “rituels” cathares, l’un en langue d’oc (rituel de Lyon) l’autre en latin (rituel de Florence), et de deux “traités” dualistes, dont le Livre des deux principes, écrit au XIIIe siècle.
Ce dernier est en fait un résumé d’un traité du Bergamasque, Jean de Lugio, où l’auteur expose la doctrine dualiste à l’usage des “ignorants”.
Enfin, les historiens utilisent désormais des sources de nature radicalement différente (lettres de prêts, actes de vente, documents communaux, etc.), ce qui a permis d’affiner la sociologie des hérétiques. 

Les manuscrits cathares 

Seulement 5 manuscrits sont parvenus jusqu’à nous : 

Trois en italien :

  • le scolastique Livre des deux principes de Jean Lugio, vers 1240
  • le rituel latin copié à sa suite 
  • le rituel occitan alpin conservé à Dublin  : voir la fiche oeuvre 

Deux d’origine languedocienne :

  • Traité anonyme en latin, v. 1220
  • Nouveau testament et Rituel cathare en occitan (BM Lyon, PA 36) : voir la fiche oeuvre 

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La vie de sainte Énimie de Bertrand de Marseille
Bertran, -- de Marseille.

Manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque de l'Arsenal 

La vie de sainte Énimie, en vers provençaux, par Bertrand de Marseille, XIVe siècle, parchemin en provençal, 58 feuillets, 156 × 117 mm, Reliure en parchemin vert, BnF, Arsenal, Ms-6355

Description physique 

Écriture du XIVe siècle. La place des initiales est restée blanche ; des places blanches en tête des chapitres étaient sans doute destinées à recevoir des miniatures

Note d’étude 

Publié, d'après le présent manuscrit, 1o par Karl Bartsch, Denkmaeler der provenzalischen Literatur (Stuttgart, 1856), p. 215 et suiv. ; et 2o par C. Sachs, La vie de sainte Énimie, von Bertran von Marseille, in provenzalischer Sprache zum ersten Male vollständig herausgegeben von C. Sachs (Berlin, 1857).

« Conventus Sancti Joseph Parisiensis Carmelitarum discalceatorum. » — Au fol. 58, on lit : « P. Flochat, curé du lict Scte Eye (?). »

Ressource numérique 

Microfilm : . Cote de consultation en salle de lecture de la Bibliothèque national de France : MICROFILM ARS R-35337. Cote de la matrice (pour commander une reproduction) : MICROFILM ARS R-35337.

Ressources bibliographiques 

  • La vie de Sainte Enimie : poème provençal du XIIIe siècle / Bertran de Marseille ; édité par Clovis Brunel, Paris : H. Champion, 1916, 1 vol. (XV-77 p.), Paris : H. Champion, 1916, CIRDOC-Mediatèca occitana, Cote CC 20-17+1
  • La vida de santa Enimia / Bertran de Marcilia = La vie de sainte Énimie / Bertrand de Marseille ; présentée et trad. par Félix Buffière... ; photos, Jean-François Salles..., fre, La Canourgue, 48500 : Éd. la Confrérie, [2001], 112 p.-[4] f., CIRDOC-Mediatèca occitana, Cote CAC 7316

 

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