Jean-Philippe Dalbera (1947-...) professeur en sciences du langage et chercheur au sein de l’unité mixte de recherche Bases, Corpus, Langage de l’université Nice - Sophia Antipolis a commencé ses travaux de recherche par l’étude du dialecte provençal dans sa variante nissarde avant d’étendre ses investigations à l’ensemble des dialectes occitans des Alpes-Maritimes. Ces travaux donneront lieu à la rédaction d’une thèse sur “Les Parlers des Alpes-Maritimes, étude comparative, essai de reconstruction” soutenue en 1984 à l’Université Toulouse-le-Mirail.
Par la suite, il entreprend de rassembler l’ensemble des données dialectales produites sur l’ensemble du territoire occitan au sein du Thésaurus occitan (THESOC).
Cet outil de géolinguistique propose des données linguistiques issues d’enquêtes de terrain, des données linguistiques procédant d’études menées dans les domaines de la lemmatisation, de l’étymologie ou encore de la morphologie, des données bibliographiques mais aussi des outils d’analyse et de traitement des données.
C’est au cours de l’ensemble de ces travaux, et plus spécifiquement de l’étude des dialectes occitans des Alpes-Maritimes que Jean-Philippe Dalbera réalise ou dirige des enquêtes orales en linguistique sur l’aire géographique des Alpes-Maritimes et la vallée ligure de la Nervia. Les bandes magnétiques, supports d’origine de ces enquêtes sont aujourd’hui conservées par les Archives départementales des Alpes-Maritimes.
Dépôt
Fonds clos
Le fonds Jean-Philippe Dalbera contient l’ensemble des enquêtes sonores réalisées dans le cadre de ses recherches sur les dialectes occitans du département des Alpes-Maritimes.
Les enregistrements contiennent aussi bien des propos libres que des réponses spécifiques à des questions de linguistique et dialectologie. Si les enquêteurs se sont principalement appuyé sur un questionnaire développé à partir des modèles de divers atlas linguistiques, les récits et explications complémentaires des témoins ont été intégrés à l’enquête.
Les questionnaire utilisé pour toutes les enquêtes comportait deux parties :
La plupart des témoins interrogés au cours de ces collectages sont âgés de plus de 60 ans et nés dans la localité dans laquelle ils vivaient au moment de l’enquête.
Ces enregistrements ont été réalisés sur les communes de : Belvédère, Bendejun, Breil-sur-Roya, Beuil, Cagnes-sur-mer, Coaraze, Castillon, Gilette, Gorbio, Grasse, Isola, La Brigue, La-Croix-sur-Roudoule, Lantosque, La Turbie, L’Escarène, Malaussene, Menton, Mouans-Sartoux, Moulinet, Nice, Peille, Péone, Puget-Rostang, Roquebillière, Saint-Auban, Saint-Etienne-de-Tinée, Saint-Martin-d’Entraunes, Saorge, Sigale, Sospel, Saint-Martin-Vésubie, Saint-Sauveur-dur-Tinée, Tende, Thiery, Utelle, Vallauris, Venanson, Villeranche-sur-mer.
1976-1998
Français
Occitan (Provençal, Vivaro-Alpin)
304 fichiers numériques
Enregistrements sonores
16AV0001 - 16AV0164
Les enquêtes sont consultables en ligne dans leur intégralité via le compte Dailymotion des Archives départmentales des Alpes-Maritimes.
Les phonèmes seuls, issus de ces enquêtes, sont accessibles via le THESOC.
Fonds consultable en ligne, pour en savoir plus, voir les conditions de consultation sur le site des Archives départementales des Alpes-Maritimes
Voir les conditions de reproduction sur le site des Archives départementales des Alpes-Maritimes
Rose SALLE a vécu la plus grande partie de sa vie à Carcès (département du Var) où elle était assistance maternelle. Chanteuse et conteuse de tradition orale, elle a fait l'objet d'un important collectage ethnographique et linguistique entre 1984 et 1995 par Jean-Luc Domenge, enseignant, fondateur du musée des Arts et Traditions populaires de Castellane auteurs de nombreux articles et recueils sur la langue et les cultures populaires provençales.
Au cours de 63 entretiens menés sur une décennie, représentant au total 126 heures d'enregistrements sonores déposés aux Archives départementale du Gard et ayant servi à plusieurs importants recueils composant la collection « Contes et chansons populaires de Provence » (éd. Cantar lou païs), Rose Salle constitue un important corpus linguistique et culturel.
Les principaux thèmes abordés par l'enquête concernent les âges de la vie, les cultures matérielles et immatérielles, les croyances, les expressions, etc. et surtout un important répertoire de chansons et contes qui ne semblent contenir aucune influence des mouvements renaissantistes du XIXe et XXe siècle (félibrige, occitanisme), ce qui en fait un important témoignage de la langue « naturelle » et des cultures provençales en dehors de tout projet de prestige littéraire, de reconstitution culturelle ou de revendications linguistiques et politiques.
Modalités d’entrée :dépôt par Jean-Luc Domenge
Accroissement :
« Le fonds présenté est une partie du corpus ethnologique et linguistique de Rose Salle interviewée par Jean-Luc Domenge (34 heures et 5 minutes sur un total de 126 heures) , choisis en collaboration avec le déposant.
Conformément au contrat de dépôt, ne sont pas inclus, dans cet inventaire à ce jour, des interviews que M. Domenge se réserve d'éditer. Au fur et à mesure des autorisations de celui-ci, ces contenus viendront compléter l'inventaire en ligne.
Rose Salle raconte, dans ce fonds majoritairement en provençal, la vie quotidienne de 1914 à 1950 dans un village du Centre Var (Carcès). Les thèmes principalement abordés sont les âges de la vie, les costumes, les croyances, la sorcellerie, la cuisine, les expressions, la médecine populaire, les métiers, les plantes dont celles médicinales et la vie domestique.
Plusieurs classes "patrimoine" d'école élémentaire ont rencontré Rose. Les échanges en français ont été aussi enregistrés. » (source : Inventaires en ligne des Archives départementales du Gard : http://www.archives.var.fr/)
Dates extrêmes :1984-1995
Langues représentées dans le fonds :Occitan
Français
Importance matérielle :26h d'enregistrements sonores. Les témoignages sonores sont accompagnés de 58 transcriptions en provençal, de 2 captations vidéo et d'un ensemble de documentation personnelle écrite et iconographique de Rose Salle.
Supports représentés :Manuscrits/Tapuscrits
Enregistrements sonores
Documents audiovisuels
36 AV
Instruments de recherche disponibles :Archives privées - communicables selon les conditions du contrat de dépôt
Conditions de reproduction :Soumis à l'accord du donateur.
Entretien avec Agnès Ranc, née Fournier en 1922. Elle évoque ses souvenirs de Planchamp (commune de Pied-de-Borne) en Lozère où elle a passé son enfance.
Elle revient brièvement sur le déroulement des festivités à l'époque et sur quelques traditions et chants de sa jeunesse extraits. Elle aborde notamment le répertoire de chansons recueilli par l'association La Faraça à l'occasion de la production du CD « Vesprada al païs dels Vans » et du livre « En cò nòstre » sur le Pays des Vans en 1991.
Entretien avec Marcelle Champetier, originaire de Saint-André-de-Cruzières, qui livre ici un extrait du répertoire de chansons traditionnelles recueilli par l'association La Faraça à l'occasion de la production du cd « Vesprada al païs dels Vans » et du livre « En cò nòstre » sur le Pays des Vans en 1991. Elle interprète également « L'Estaca » écrite par le catalan Luis Llach en 1968 et devenue l'hymne de résistance au Franquisme ainsi que des chants d'auteurs [populaires] des années 1900. Les chants sont ponctués de quelques souvenirs de l'ancienne société rurale.
Entretien avec Marguerite et Paul Vidal, son époux, qui livrent chansons, berceuses et formulettes en occitan tirées des répertoires des générations familiales précédentes.
Entretien avec Georges et Henriette Lavie qui évoquent le déroulement et l'ambiance des festivités à Marvignes ainsi que l'organisation de la vie autour des activités rurales. Georges Lavie livre un très beau chant en occitan : « Lo bon vin de Marvignes ». Ils se souviennent également de la vie à Sablières d'où ils sont originaires et où l'on dansait la bourrée.
Entretien avec Alfred Vuche, dit Fred le Fantaisiste, né en 1917, qui retrace son activité de musicien d'orchestre dans le groupe de bal « Le tourbillon de Minuit » (accordéon, saxophone, batterie) à Chamborigaud.
Ancien Mineur, il sillonnait la région pour animer les fêtes de villages avec son répertoire aux multiples influences : farandoles et mazurkas amenées par les transhumances provençales, bourrées collectées dans les foires de l'Aubrac ou de la Lozère etc.
Au quotidien, c'était au café familial qu'il exerçait son talent à l'accordéon hérité de son père, lui même accordéoniste.
Avec sa femme, ils reviennent entre autre sur la « Tournée des Fougasses », le répertoire joué à l'époque et les festivités qui animaient la région.
Entretien avec Gustave Merle, agriculteur à Banne en Ardèche, né en 1901. Multi-instrumentiste, il occupait son temps libre en sillonnant les fêtes de la région en tant que musicien d'orchestre : il jouait notamment du saxophone à l'harmonie municipale la "Musique de Joyeuse" et était clarinette solo à "l'Harmonie de Bessèges" et à la "Musique de Saint-Paul-Le-Jeune". Enfin, bien qu'ayant appris l'accordéon sur le tard à l'âge de 45ans, il était un musicien de bals très connu dans la région. Aussi, il interprète ici quelques airs à l'accordéon. Il transmet également tout l'univers des musiciens, fêtes votives, des bals d'antan et des harmonies ouvrières de la région de Bessèges.